Voilà près de 2000 ans que le Pont du Gard dresse ses piliers majestueux au-dessus du Gardon. Vestige emblématique de l'art romain, c'est la partie la mieux conservée de l'aqueduc qui reliait Nîmes à la source d'Eure.
De l'art des Romains
Elément d'un grand aqueduc, le Pont du Gard fut édifié par les Romains vers 50 après J-C. Sa construction dura 5 ans sur les quinze années que nécessita la réalisation de l'aqueduc entier. Grâce à lui, l'eau captée près de la ville d'Uzès était acheminée sur 50 km pour atteindre Nîmes. La ville, en plein essor urbain, recevait ainsi l'eau nécessaire aux établissements publiques et aux habitations privées. Le débit moyen s'élevait à 20 000 m³ par jour sur l'ensemble du trajet. Le Pont du Gard est la partie la mieux conservée de l'aqueduc. Avec 48 m de hauteur et 490 m de longueur, c'est aussi le pont-aqueduc romain le plus élevé. Il est aussi le seul pont-canal à trois étages encore debout aujourd'hui. Ses trois ponts superposés sont constitués de 6, 11 et 35 arcades et l'arche centrale du pont est large de 24,50 m. Ces dimensions impressionnantes font la renommée du site et prouvent aussi le talent des batisseurs romains. La pierre utilisée est d'origine locale et les carrières sont d'ailleurs toujours accessibles. Les chercheurs estiment que l'aqueduc a fonctionné 500 ans, avec un pic d'utilisation aux IIème et IIIème siècles. Des dépots de calcaire et des problèmes d'entretien ont conduit à son abandon au VIème siècle, à la fin de l'Empire romain.
L'épreuve du temps
Au cours du XIIème siècle, la pierre du Pont sert de matière première à la construction d'édifices religieux dans la région. Le Pont reste néanmoins un axe de communication important, au XIVème siècle pour les charettes puis au XVIIème pour les voitures. Grâce à Prosper Merimée, le Pont du Gard fut inscrit dès 1840 aux monuments historiques et bénéficie de deux campagnes successives de restauration. Le XXème siècle marque un nouveau tournant pour le Pont. Alors que le passage des camions fragilise sa structure, c'est son potentiel touristique qui est peu à peu remarqué et exploité. Des aménagements deviennent nécessaires, mais ils sont réalisés de manière anarchique, ce qui met le monument en danger. En 1985, le Pont du Gard est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, permettant la conception et la réalisation un projet d'équipement moderne et respectueux du site.
Un site touristique exceptionnelAvec plus d'un million de visiteurs par an, le Pont du Gard est le monument antique le plus visité de France mais son état de délabrement inquiète. Après avoir rejetté l'idée d'un parc d'attractions, les autorités ont mis en place le grand projet qui a donné sa forme actuelle au site.En tout, c'est un territoire de 165 ha qui a été aménagé et mis en valeur. Depuis 2000, le site est de nouveau ouvert au public. Les visiteurs peuvent toujours se rendre gratuitement, mais uniquement à pieds, jusqu'au pont et profiter de cet espace naturel.
Mais ils pourront aussi visiter les différents musées ou expositions. Le projet a ainsi mêlé la tradition d'un site ouvert et accessible avec sa protection et sa valorisation. C'est visiblement une réussite puisque le site a reçu le label, "Grand site de France" en juin 2004. Désormais, le Pont du Gard est inserré dans un espace protégé. Du parcours au coeur de la garrigue aux expositions sur l'art de vivre romain, toutes les richesses de la région y sont exposées. On peut aussi découvrir les techniques de construction du Pont.
Cette question, longtemps discutée par les archéologues semble aujourd'hui avoir trouvé une réponse. L'extraction des pierres reposait sur un processus complexe. Des blocs rectangulaires, délimités au préalable, étaient arrachés grâce à des coins de bois. Les environs du Pont se caractérisent quant à eux par un paysage méditerranéen exceptionnel, marqué de la présence de nombreux autres vestiges antiques.
D'une forte valeur historique et archéologique, le Pont du Gard est aujourd'hui un site touristique majeur pour la région. Il fait l'objet d'une protection efficace et d'une mise en valeur nécessaires à sa sauvegarde. Espérons qu'il verra encore longtemps couler l'eau du Gardon.
Bel ensemble historique, un beau complément avec le post de Nathalie, merci pour ce rappel du passé si intéressant.
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