mardi 28 juillet 2009

Retrouvez les travaux de Luc Moreau sur son site internet.Luc Moreau, glaciologue, Chamonix 2009.

La Mer de glace, et demain?
Tout l'été, chaque mardi et jeudi, sur le site du Montenvers :
Conférences gratuites en plein air
La Mer de Glace témoin du changement climatique
-"Lors de ma dernière visite il y a 30 ans, on marchait sur le glacier à la sortie du train!"-"Je ne me souvenais pas qu'autant de cailloux recouvraient la Mer de Glace?"- "On me dit que la Mer de Glace avance, mais je lis partout que les glaciers reculent?"...Autant de questions auxquelles Luc Moreau, glaciologue de renom, tentera de répondre au cours de ses interventions en direct sur le site du Montenvers. Il vous fera revivre les différentes étapes de l'évolution du glacier de la Mer de Glace et vous pourrez toucher du doigt le problème des changements climatiques et vous rendre compte de visu de ses effets sur notre environnement.
Info pratiques sur les interventions Dates : les mardis et jeudis de l'été, du 18 juin au 15 septembre 2009
Horaires : 10h, 12h, 14h et 16h
Déroulement en 2 temps :- sur la plateforme à l'arrivée du train : lecture du paysage et explication générale sur les glaciers avec focus sur la Mer de Glace (environ 15 minutes)- accompagnement sur le sentier qui descend au Belvédère (en direction de la grotte de Glace), avec plusieurs arrêts pour commenter les différents niveaux historiques du glacier (deux fois par jour à 11h et 14h30, environ 45 minutes)
Modalités :La participation est libre et gratuite, sans réservation.Vous pouvez participer à la lecture du paysage, et / ou à la descente du sentier ou encore aux deux. L'intervenant se réserve toutefois le droit de limiter la taille des groupes lors des descentes et de modifier les horaires en fonction des conditions météo.
Equipement :Pour la descente le long du chemin, prévoir impérativement de bonnes chaussures de marche.

mardi 14 juillet 2009

Escapade chamoniarde - AgoraVox le média citoyen


Escapade chamoniarde

Il n’y a pas que la calotte arctique ou les glaces du Groenland qui fondent, celles des glaciers alpins également, et de manière spectaculaire. La faute à un réchauffement climatique accéléré qui va, à coup sûr, fortement remodeler dans les prochaines années des paysages que l’on croyait pourtant immuables à l’échelle d’une vie. Jean-Marie Claret en est l’une des victimes emblématiques...

Tout leTout le monde à Chamonix connaît M. Claret, l’exploitant de la grotte de glace du Montenvers. Une grotte qui, depuis 1946, reçoit chaque année des dizaines de milliers de touristes venus du monde entier admirer la Mer de glace et plonger en son cœur dans les reflets bleutés de ses parois sous le regard blasé du saint-bernard de service.

Or, voilà que la pérennité de la grotte – déjà déplacée à plusieurs reprises pour faire face à l’avance naturelle du glacier (6 cm par jour) – est menacée. À tel point qu’il a fallu cette année engager de coûteux travaux pour sécuriser un site menacé par les chutes de pierres et de séracs. Sans compter la pose d’inélégantes bâches à la surface du glacier pour en limiter la fonte à l’aplomb de la grotte.

Le principal problème ne réside toutefois pas là. Desservie depuis la gare du train à crémaillère du Montenvers (1917 m d’altitude) par une télécabine d’une centaine de mètres de dénivelée, la grotte s’éloigne toujours plus de cette installation. Et pour cause : en raison du réchauffement climatique, le glacier perd désormais… 4 mètres d’épaisseur par an et beaucoup plus en période de canicule ! Résultat : la grotte n’est accessible qu’au moyen de passerelles et d’escaliers métalliques depuis la station inférieure de la télécabine. De 40 marches en 1990, on est passé à… 300 marches en 2009 ! Un véritable problème pour les nombreuses personnes âgées et les très jeunes enfants.

Ouvert avec trois semaines de retard, la grotte actuelle vit à l’évidence ses dernières saisons à son emplacement actuel. Dès 2011, elle devrait être déplacée non plus de quelques mètres comme dans le passé, mais de 300 ou 400 m en amont sur la partie plane de la Mer de glace. Au prix de très coûteux investissements en matière de desserte auxquels la municipalité de Chamonix réfléchit d’ores et déjà.

Encore faudra-t-il anticiper les effets du réchauffement pour pérenniser les futures installations. Car c’est une évidence : le glacier continuera de fondre à une vitesse vertigineuse à l’échelle géologique. En 14 ans, le front de la Mer de glace à reculé de 400 m. Et les experts du laboratoire de glaciologie du CNRS de Grenoble sont formels : il reculera encore de 600 à 900 m dans les 20 prochaines années !

Pour le reste, la vallée de Chamonix n’a guère changé ces dernières années, malgré une urbanisation croissante et la quasi-disparition des troupeaux de bovins de ses alpages. Malgré un temps exceptionnel en ce début d’été marqué par la persistance d’un grand beau temps matinal, les visiteurs semblent être moins nombreux, la faute sans doute à la crise économique. Une crise qui touche à l’évidence également les étrangers, mais sans les empêcher d’être nettement majoritaires dans les rues de la ville, les sentiers de montagne et les remontées mécaniques. Notamment les Japonais, réputés les meilleurs touristes du monde si l’on en croit une récente enquête, mais qui sont d’assez loin les plus enclins à jouer des coudes pour monter dans les téléphériques et s’assurer les meilleures places.

Quant à la récente diminution du taux de TVA dans la restauration, elle n’a pas donné lieu dans les établissements chamoniards à une chute spectaculaire des tarifs, c’est le moins que l’on puisse dire. Beaucoup de restaurants n’ont en effet strictement rien changé à leur carte, et les autres se sont contentés de diminuer les prix des plats les moins commandés par les touristes. Incidence nulle sur les fondues, raclettes, tartiflettes, brasérades et autres pierrades !

Autre problème, déjà constaté ailleurs (récemment à Paris, Marseille, Nevers et Bourges) : de plus en plus de restaurants n’affichent plus à l’extérieur les prix d’une sélection de vins comme les y oblige pourtant la loi. Une omission évidemment délibérée. Et pour cause : les prix des vins se sont envolés de manière spectaculaire sur leurs cartes, et il n’est pas rare désormais de voir une modeste AOC proposée à 24 ou 28 euros la bouteille ! J’envisage, à cet égard, de saisir la DGCCRF de ce problème qui tend manifestement à gagner tout le territoire national au détriment des clients pris en otage – ils ne découvrent le prix des vins qu’une fois installés dans la salle ! – par des professionnels hors la loi.

Allez, retour à Chamonix. Je joins à ce papier quelques-unes des 170 photos que j’y ai faites entre la fin juin et le début juillet. Bonne balade sur les sentiers chamoniards et, promis, l’an prochain, j’irai en Suisse ausculter les glaciers de l’Oberland Bernois, eux aussi très malades...

monde à Chamonix connaît M. Claret, l’exploitant de la grotte de glace du Montenvers. Une grotte qui, depuis 1946, reçoit chaque année des dizaines de milliers de touristes venus du monde entier admirer la Mer de glace et plonger en son cœur dans les reflets bleutés de ses parois sous le regard blasé du saint-bernard de service.

Or, voilà que la pérennité de la grotte – déjà déplacée à plusieurs reprises pour faire face à l’avance naturelle du glacier (6 cm par jour) – est menacée. À tel point qu’il a fallu cette année engager de coûteux travaux pour sécuriser un site menacé par les chutes de pierres et de séracs. Sans compter la pose d’inélégantes bâches à la surface du glacier pour en limiter la fonte à l’aplomb de la grotte.

Le principal problème ne réside toutefois pas là. Desservie depuis la gare du train à crémaillère du Montenvers (1917 m d’altitude) par une télécabine d’une centaine de mètres de dénivelée, la grotte s’éloigne toujours plus de cette installation. Et pour cause : en raison du réchauffement climatique, le glacier perd désormais… 4 mètres d’épaisseur par an et beaucoup plus en période de canicule ! Résultat : la grotte n’est accessible qu’au moyen de passerelles et d’escaliers métalliques depuis la station inférieure de la télécabine. De 40 marches en 1990, on est passé à… 300 marches en 2009 ! Un véritable problème pour les nombreuses personnes âgées et les très jeunes enfants.

Ouvert avec trois semaines de retard, la grotte actuelle vit à l’évidence ses dernières saisons à son emplacement actuel. Dès 2011, elle devrait être déplacée non plus de quelques mètres comme dans le passé, mais de 300 ou 400 m en amont sur la partie plane de la Mer de glace. Au prix de très coûteux investissements en matière de desserte auxquels la municipalité de Chamonix réfléchit d’ores et déjà.

Encore faudra-t-il anticiper les effets du réchauffement pour pérenniser les futures installations. Car c’est une évidence : le glacier continuera de fondre à une vitesse vertigineuse à l’échelle géologique. En 14 ans, le front de la Mer de glace à reculé de 400 m. Et les experts du laboratoire de glaciologie du CNRS de Grenoble sont formels : il reculera encore de 600 à 900 m dans les 20 prochaines années !

Pour le reste, la vallée de Chamonix n’a guère changé ces dernières années, malgré une urbanisation croissante et la quasi-disparition des troupeaux de bovins de ses alpages. Malgré un temps exceptionnel en ce début d’été marqué par la persistance d’un grand beau temps matinal, les visiteurs semblent être moins nombreux, la faute sans doute à la crise économique. Une crise qui touche à l’évidence également les étrangers, mais sans les empêcher d’être nettement majoritaires dans les rues de la ville, les sentiers de montagne et les remontées mécaniques. Notamment les Japonais, réputés les meilleurs touristes du monde si l’on en croit une récente enquête, mais qui sont d’assez loin les plus enclins à jouer des coudes pour monter dans les téléphériques et s’assurer les meilleures places.

Quant à la récente diminution du taux de TVA dans la restauration, elle n’a pas donné lieu dans les établissements chamoniards à une chute spectaculaire des tarifs, c’est le moins que l’on puisse dire. Beaucoup de restaurants n’ont en effet strictement rien changé à leur carte, et les autres se sont contentés de diminuer les prix des plats les moins commandés par les touristes. Incidence nulle sur les fondues, raclettes, tartiflettes, brasérades et autres pierrades !

Autre problème, déjà constaté ailleurs (récemment à Paris, Marseille, Nevers et Bourges) : de plus en plus de restaurants n’affichent plus à l’extérieur les prix d’une sélection de vins comme les y oblige pourtant la loi. Une omission évidemment délibérée. Et pour cause : les prix des vins se sont envolés de manière spectaculaire sur leurs cartes, et il n’est pas rare désormais de voir une modeste AOC proposée à 24 ou 28 euros la bouteille ! J’envisage, à cet égard, de saisir la DGCCRF de ce problème qui tend manifestement à gagner tout le territoire national au détriment des clients pris en otage – ils ne découvrent le prix des vins qu’une fois installés dans la salle ! – par des professionnels hors la loi.

Allez, retour à Chamonix. Je joins à ce papier quelques-unes des 170 photos que j’y ai faites entre la fin juin et le début juillet. Bonne balade sur les sentiers chamoniards et, promis, l’an prochain, j’irai en Suisse ausculter les glaciers de l’Oberland Bernois, eux aussi très malades...

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