vendredi 27 novembre 2009

Alerte sur les glaciers : samedi 28 novembre, 15 h 25 sur France 3

Montagne

Alpes, Jura, Massif Central,neige,glaciers
Alerte sur les glaciers : samedi 28 novembre, 15 h 25 sur France 3 26/11/2009 12:13 (Par Claude COMET)

A la veille de la conférence internationale de Copenhague sur le climat (7 au 18 décembre), en compagnie d'experts et à l'aide de reportages, France 3 dresse un état des lieux à partir de l’exemple des changements qui sont en train de se produire dans les Alpes.

Les Alpes comme témoin privilégié des changements climatiques, tel sera l’objet de l’émission « Alerte sur les glaciers » programmée ce samedi 28 novembre à 15 h 25 sur France 3 national. Une émission de 52 minutes préparée dans le cadre du prochain sommet de Copenhague et qui fera, en compagnie de glaciologues, climatologues et scientifiques le point sur les conséquences déjà visibles en montagne.

Au sommaire des reportages
- Dans la vallée de Chamonix, le glacier suspendu de Taconnaz menace les habitations : le réchauffement global fragilise les séracs situés en amont.
- Après l’effondrement de la Face des Drus, on se pose désormais des questions sur la stabilité des roches soumises aux variations du climat.
- A Sixt Fer à Cheval, les orages violents entraînent des crues torrentielles de plus en plus fréquentes.
- L’apparition de nouveaux lacs d’altitude dus à la fonte des glaciers peuvent, en cas de débordement, provoquer des inondations catastrophiques dans les vallées.
- La faune et la flore montrent déjà des signes qui ne trompent pas : les oiseaux changent de comportement et l’on trouve des arbres là où il n’y avait que des alpages il y a quelques décennies.
- A Chamonix, capitale mondiale de l’alpinisme, mais aussi du tourisme glaciaire qui a fait sa renommée au XIXe siècle, l’une des attractions touristiques de la vallée, la grotte du Montenvers, est menacée à court terme par la décrue de la Mer de glace.


Les invités

- Patrick GABARROU, alpiniste français, guide de haute montagne. Patrick Gabarrou est l’un des ouvreurs les plus actifs de sa génération : plus de 250 premières, dont une quinzaine sur le prestigieux mont Blanc. Il est aussi l’auteur de plusieurs itinéraires dans la très difficile face Nord des Grandes Jorasses et dans des massifs moins connus comme l’Argentera
- Marie-Antoinette MELLIERES, climatologue
- Jean-Marc VENGEON, docteur en géologie, directeur du pôle Grenoblois d’études et de recherches pour la prévention des risques naturels, guide de haute montagne
- Luc MOREAU, glaciologue / Docteur en Géographie Alpine
- Jean-Marie CLARET, concessionnaire de la grotte de glace du Montenvers
- Pascal BRUN, pilote d’hélicoptère

dimanche 8 novembre 2009

CHAMONIX/SAINT-GERVAIS Le Mont Blanc a perdu 45 cm


Il avait l'air désolé de jouer les trouble-fête, hier lors de l'annonce officielle de l'altitude du mont Blanc, le glaciologue du CNRS de Grenoble, Emmanuel Le Meur.
Oui, le mont Blanc a perdu 45 cm en deux ans mais demeure toujours au-dessus de la barre des 4 810 m. Certes le volume de neige situé à plus de 4 800 m est toujours de plus de 21 000 m³, soit 7 000 de plus qu'en 2003 (année de forte canicule et de déficit de précipitations) mais 2 500 de moins qu'il y a deux ans. Bon. Mais pour ce qui est d'en tirer des enseignements, on repassera. Au grand dam des journalistes, prompts à brandir le chiffon rouge du réchauffement climatique, monsieur Le Meur l'avoue : « Cette distribution topographique reste aléatoire. Ces variations sont peut-être révélatrices d'un phénomène météo mais il est difficile de relever une tendance climatique, vu les périodes plutôt courtes de ces mesures ».
Les esprits terre à terre pourront se demander pourquoi, alors que les glaciers rétrécissent, la calotte sommitale, elle, reste globalement stable. « La température moyenne annuelle est de -17 degrés au sommet du mont Blanc. Il n'y a donc pas de fusion possible. Pour que la glace fonde il faudrait un changement climatique hors normes », explique, pédagogue mais pas pédant, le scientifique.
Voyons voir du côté des météorologues. Là aussi le scepticisme est de mise. En 2007 par rapport à 2005, le mont Blanc avait pris deux mètres. « L'hypothèse que l'on avait émise alors, c'est que les nombreux courants d'ouest assez doux avaient provoqué un apport de neige collante », indique Gilles Gobbo, météorologue au centre de Chamonix. « Seulement, entre 2007 et 2009, on a eu peu de courants propices à l'accumulation de neige. »
Le sommet rocheux
à 4 792 m

En fait on commence à comprendre que cette affaire de mesure du mont Blanc, tous les deux ans, initiée par les géomètres-experts relève davantage d'une affaire de communication grand public pour leur profession et aussi, ponctuellement, pour la candidature d'Annecy 2018. Ses promoteurs ont décidé de faire du toit de l'Europe occidentale son symbole. Et que la mesure se stabilise au chiffre rond de 4 810 m pour la troisième fois en cinq mesures depuis 2001, au fond, conforte la hauteur de cette candidature.
Pour ce qui est des enseignements scientifiques, ces huit années d'expérimentations, échelle d'observation courte, confirment ce que l'on supposait : la hauteur du mont Blanc varie au gré de l'embonpoint de sa calotte glaciaire, donc des précipitations mais aussi des effets du vent sur la crête sommitale qui peuvent être décapants ou saupoudrants.
Ce que l'on sait aussi c'est que le mont Blanc, dans sa structure rocheuse, grandit toujours et de manière constante, comme les Alpes, massif jeune. Au rythme d'un paisible et contemplatif gastéropode, soit 1mm par an, selon une étude de l'institut national des sciences de l'Univers du CNRS.
En 2005, à l'initiative du laboratoire de glaciologie de Grenoble, une coupe du sommet débarrassé de son enveloppe glaciaire avait été réalisée. Cette mise à nu nous apprenait alors que le sommet rocheux du mont Blanc culminait à 4792m, se situant à l'ouest du sommet de surface. Une altitude géologique qui, selon les spécialistes de la tectonique, s'explique par l'interaction de deux failles inverses bordant le massif, conséquence de la collision entre le continent européen et le promontoire africain. Ce que les géologues appellent la zone de cisaillement du Mont-Blanc.


Antoine CHANDELLIER
Paru dans l'édition L74 du 06/11/2009 (d602b082-ca03-11de-adae-a5f31fd4642a)
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