vendredi 9 novembre 2007

le glacier des bossons

La situation spectaculaire du glacier du Mont Blanc et des Bossons, inspira à Horace-Bénédict de Saussure, dans ses Voyages dans les Alpes (1779-1786), une description particulièrement flatteuse: "Ces glaciers majestueux, séparés par de grandes forêts, couronnés par des rocs de granit d'une hauteur étonnante, qui sont taillés en forme de grands obélisques, et entremêlés de neiges et de glaces, présentent un des plus grands
et des plus singuliers spectacles qu'il soit possible d'imaginer".


Il y a 15000 ans, les glaciers envahissent les grandes vallées alpines et le glacier du Rhône atteint la ville de Lyon. Annecy est sous la glace comme Chamonix. Cette avancée spectaculaire correspond à la dernière grande glaciation, celle du Würm. Le glacier du Mont Blanc et des Bossons traversait alors la vallée et la comblait de glace sur une épaisseur d'environ un millier de mètres. Réuni aux autres glaciers du Mont-Blanc, il s'étendait dans la vallée de Sallanches , et, grossi d'affluents arrivant de Megève et Taninges, il venait se souder au glacier du Rhône, au voisinage de la Roche sur Foron.

Le glacier des Bossons est de nouveau très développé en 1600-1610, comme en atteste le témoignage de Nicolas Grandjean lors de l'enquête de 1616 : "... Il a remarqué comme plus importants les desgats cy après déclarés estre arrivés dès six à sept années en çà et premièrement dès le village du Foulier (Le Fouly, commune des Houches) jusqu'au prieuré."
Le seul glacier proche de la plaine entre les Houches et le Prieuré (Chamonix) est celui des Bossons. Il est dépeint en 1610 comme le plus dangereux et nocif de tous. Il est dès lors en forte crue, comme il le sera de nouveau en 1640-1645.
Durant tout le 16ème siècle et à chaque poussée glaciaire, les Chamoniards, par l'intermédiaire des syndics, implorent la bénédiction de l'évêque pour exorciser et stopper l'avancée des glaciers. Parmi les plus célèbres visites, citons celle de Charles de Sales, coadjuteur de Genève, qui conduira une procession de 300 personnes en juin 1644 sur les glaciers de la vallée.
Vers 1690, toujours à la demande des habitants, l'évêque Jean d'Arenthon se rend dans la vallée pour une n-ième bénédiction.
Un siècle plus tard, vers 1780, la crue atteint son maximum. Durant cette longue période de crue, le glacier déplace d'énormes blocs de granit. Un de ces blocs détruira une grange dans le village du Mont. Les séracs de la langue terminale s'effondrent et recouvrent les champs et les alluvions du glacier qui envahissent plusieurs hectares de terres cultivées. Les habitants sont persuadés que le glacier va couper la vallée en deux. Fort heureusement, une décrue s'amorce vers 1784. Mais elle est peu marquée. Les glaciers ne reculent tout au plus que de 200 à 300 mètres en distance horizontale.

U
n nouvel assaut est donné par les glaciers vers 1815. En 1818, le glacier des Bossons avance et se répand une nouvelle fois sur les cultures et une forêt. Il menace le hameau des Montquarts. Epouvantés, les habitants retrouvent les réflexes de 1643. Au terme d'une
procession au glacier, ils plantent une croix sur la moraine terminale et maximale. Cette croix qui a survécu jusqu'au début du 20ème siècle a permis de mesurer la position des glaces.
Le glacier des Bossons est ainsi, en 1818, à 590 m en avant de son front de 1911 et à plus de 1200 m en avant de celui de 1952.
Ces catastrophes ne durent pas. Dès 1861, le recul glaciaire, stimulé par les printemps et étés chauds est général dans les Alpes. L'ampleur de ce recul est considérable, et pour la première fois depuis trois siècles, un point de non retour est assez rapidement atteint. La crue de 1850-1855 marque la fin du petit âge glaciaire.
En 1874, après avoir menacé, de 1816 à 1818, d'occuper le fond même de la vallée de Chamonix, le glacier s'est progressivement retiré jusqu'à 682 mètres de sa plus grande extension. Toutefois, la diminution n'a pas eu lieu seulement dans le sens de la longueur, mais aussi dans celui de l'épaisseur; la fusion dans ce sens, ou ablation, est estimée pour le même laps de temps (1818-1874) à environ 100 mètres.

http://www.montblanc.to/fr/glacier/index.html

L'image “http://www.montblanc.to/image/glacier/histoire/4.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
















le glacier des bossons en 2005


1 commentaire:

  1. Salut Fabrice, il est magnifique ce glacier... et dire que dans 50 ans, il ne sera plus qu'un souvenir !
    On ne peut pas se rassasier d'un tel spectacle.
    Elles sont superbes ces photos, notamment celle avec le chalet, n'est-ce pas ?
    Bisous

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...