Le Freeride World Tour 2012 faisait étape à Chamonix le week-end dernier. Zoom sur une discipline extrême qui monte en puissance mais qui reste en quête de reconnaissance.
Par Jean Monfort
Le weekend dernier, les meilleurs riders mondiaux étaient réunis pour la seconde etape du Freeride World Tour 2012 à Chamonix. Le freeride c'est tout simplement le ski de pente raide en terrain vierge. Terrain souvent parsemé d'embuches : couloir, barres rocheuses, neige changeante (poudreuse, glace, neige traffolée).
Un choix de la ligne fondamental
En choisissant son chemin entre les rochers et les couloirs, il existe une variété presque infinie d'itinéraires. Il faut donc choisir sa ligne (trajectoire) avec beaucoup d'attention, reconnaître les passages délicats et repérer les sauts de barre et les points d'atterrissage. Deux écoles s’affrontent : certains riders issus du freestyle comme Anne-Flore Marxer, Mathieu Crepel ou Jonathan Charlet vont privilégier la fluidité et la vitesse. Pour Mathieu, Champion de half pipe en snowboard, «le but est de faire la plus belle ligne possible, de laisser sa trace sur une piste vierge». D’autres comme l’alpiniste Eva Walkner vont chercher des lignes plus techniques entre les rochers, ou le jeune Kevin Guri tenter un saut de barre vertigineux (20 m) au risque de rater sa réception.
Les motivations des riders sont multiples
Pour Jonathan Charlet, «Douds» pour les intimes, fils d’une illustre famille de guides chamoniards et lui-même guide, «on est tellement mieux en haute montagne, rider des magnifiques faces, faire sa trace dans un endroit vierge». Adrien Coirier confirme : «il ne faut pas choisir ce sport pour l’argent. C’est une vraie passion.» Anne-Flore Marxer, championne 2011 du FWT (mais en «grève» cette année pour obtenir une égalité de traitement entre les hommes et les femmes sur le circuit) est plus attirée par«l’ambiance entre copains, rider une belle pente avec les garçons». C’est «la griserie de la vitesse, l’adrénaline générée » qui crée un effet addictif et «donne envie d’y retourner sans cesse».
Un sport dangereux
Virages à mach 2, sauts à couper le souffle, trajectoires au couteau, le freeride reste «un sport dangereux» nous confie Xavier de Le Rue, champion du monde de snowboard :«J’’ai toujours peur avant le début d’une course». Margot Rozies (snow) avoue avoir le vertige. Ce que tempère le champion de ski francais Adrien Coirier, victime d’une grave chute en 2009 à Tignes : «On va chercher les limites…mais ce n’est pas plus dangereux que la descente en alpin.»
En plus des dangers naturels (avalanche) il y a des risques importants «à skier à près de 100 km/h entre les rochers, ou sauter des barres de 30 m sans savoir ce qu’il y a en dessous». «Pour ma part, je préfère sauter moins haut mais gagner en fluidité et contrôle» confie le champion 2011 Aurélien Ducroz, depuis neuf ans sur le circuit sans blessure.
Une obsession : la sécurité
Le thème de la sécurité est un fil rouge permanent pour les stations, les organisateurs et les riders. «Sur chaque étape, chaque face est inspectée plusieurs fois dans les semaines précédant la compétition.» Les riders doivent tous porter un ARVA (appareil de recherche des victimes en avalanche), une pelle, une sonde, un casque et une dorsale pour protéger la tête, le dos et les hanches. Autre équipement fortement recommandé dans les endroits très avalancheux : le sac avec airbag qui permet de rester en surface. «Sans ce sac, personne n’aurai pu me retrouver assez vite», confie le champion du monde de snowboard, Xavier de Le Rue, pris dans une énorme avalanche en 2008.
Un circuit qui manque de reconnaissance …par l’Etat
Si le ministre des Sports, David Douillet, a fait un premier pas en attribuant à Anne-Flore Marxer la médaille de la Jeunesse et des sports, selon Adrien Coirier, «La Fédération de ski refuse toujours de reconnaitre à nos champions le statut d’athlète de haut niveau : pas d’assistance en cas d’ accident et pas de BE montagne à la fin de leur parcours, alors que c’est automatique pour les compétiteurs en alpin.»
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Résultats de l'étape de Chamonix :
Les 2 leaders 2011, Aurélien Ducroz (ski) et Xavier De Le Rue (snow), ont chuté. En ski, seul Andrien Coirier a tiré son épingle du jeu avec une belle 6ème place, il reste pour l’instant en tête du classement européeen du FWT et 3ème au général. En snow Jonathan Charlet gagne la 1ère place, Aurélien Routens 3ème et Margot Rozies 2ème chez les filles.
Je n'étais pas conscient de cela, mais se sentir heureux après avoir appris à ce sujet par la lecture de votre part .. Je prendrai toutes les notifications et aux nouvelles concernant le Freeride World Tour 2012
RépondreSupprimerCe sont des As ! Bisous Fafa
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