dimanche 2 mars 2008

Drame dans une télécabine à Chamonix


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Samedi, c'était la fin d'après-midi et le domaine skiable du Brévent se vidait de ses skieurs. Parmi eux quatre vacanciers de la Somme, arrivés la veille au soir.

Avec le faible enneigement à moins de 2 000 m d'altitude sur ce versant sud, le seul moyen pour regagner la vallée était d'emprunter la télécabine de Planpraz qui l'hiver prochain doit être rénovée. Après avoir skié la matinée, puis passé l'après-midi dans un restaurant d'altitude, les quatre amis, trois surfeurs et un skieur, prenaient la file d'attente pour redescendre. Vers 17 h 20, des cris s'échappent de leur cabine. À l'intérieur de la benne numéro 50 où ils se trouvaient que s'est-il produit? Seuls les trois survivants peuvent le dire. L'enquête judiciaire entamée à la tombée du jour devra faire la lumière sur cette affaire aussi dramatique qu'ambiguë.
Pour l'heure on sait que sous le poids d'un ou des occupants, la vitre latérale opposée à la portière qui ferme la cabine de six places, a cédé et l'un d'entre eux, âgé de 33 ans, a chuté d'une vingtaine de mètres, aux deux tiers du parcours, entre les pylônes 5 et 6 de la remontée.

Une chute qui hélas sera fatale. Alors que la cabine poursuivra sa route, arrivés en gare, les trois amis de la victime évacuent le matériel sur le quai. On retrouvera un bâton cassé. Deux d'entre eux se précipitent à pied dans la pente sous la télécabine pendant que le troisième passe un coup de fil.
Sur place les secouristes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ne pourront que constater le décès de leur compagnon. En début de soirée, les trois amis étaient entendus dans les locaux du PGHM et soumis à un dépistage d'alcoolémie. Sur place plusieurs responsables de la Compagnie du Mont-Blanc, la société qui exploite les remontées mécaniques de Chamonix, étaient incrédules. "Tout le monde s'étonne qu'une vitre comme celle-ci ait pu céder", constate François Bidaut, directeur général de la CMB. "Il faut vraiment un choc violent pour que la cloison parte", indique un professionnel des remontées qui a longtemps travaillé sur le site.
Dans la soirée, la cabine 50 était mise sous scellés et le matériel de ski des protagonistes du drame était conservé par les gendarmes qui plaçaient en garde à vue les trois garçons âgés de 32 à 35 ans pour homicide involontaire. Le procureur de la République de Bonneville était avisé. Les enquêteurs n'écartent aucune hypothèse: les garçons ont-ils chahuté, en sont-ils venus aux mains au point de pousser leur ami trop fort? Selon toute vraisemblance, les consignes de sécurité n'auraient pas été respectées.


(Le Dauphiné Liberé)

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