lundi 30 août 2010

JOURNÉES DU PATRIMOINES
DU SAMEDI 18 SEPTEMBRE 2010 AU DIMANCHE 19 SEPTEMBRE 2010La ville de Chamonix vous propose un programme diversifié pour découvrir et redécouvrir sa richesse patrimoniale à l’occasion des Journées du Patrimoine 2010. Entrées et visites gratuites.

- Le Musée Alpin vous propose des visites guidées de ses collections permanentes à 10h et 14h, ainsi qu’une intervention spéciale à 16h.
Samedi, Isabelle Lambert, restauratrice d’oeuvres sur papier, fera découvrir son métier à travers l’exemple de cas concrets issus du Musée. 
Dimanche, Lucinda Perillat, assistante de conservation et médiatrice, animera un atelier sur les contes et légendes autour du thème des lacs, en marge de l’exposition temporaire « Vision d’artistes : lacs de montagne ». Durée de chaque visite et atelier : 1h30
- L’Espace Tairraz et le Musée des Cristaux réalisent des visites guidées de leurs collections :
- Sylvain Coutterand, glaciologue - géomorphologue, et Luc Moreau, glaciologue, vous proposent une visite guidée de l’exposition « Des Glaciers et des Hommes » à 10h et 16h.
- Le club de minéralogie vous accueille tout le week-end pour vous présenter le musée des cristaux.
- Dimanche matin, ouvertures exceptionnelles des portes du Musée Wibault pour des visites commentées par Lionel Wibault. Le Musée fête cette année ces dix ans ! C’est pour honorer la mémoire de ce peintre décédé en 1998 que Lionel, son fils, a créé l’association « La mémoire de Marcel Wibault », dont le but est de protéger l’oeuvre paternelle et le chalet familial. Grâce à cette association, le grand public peut découvrir un lieu magique et authentique, devenu espacemémoire, où sont présentées des oeuvres originales du peintre. Sur réservation auprès du service culturel, groupes de 20 personnes.
- Dimanche après-midi, circuit « Du côté de l’envers » : visite pédestre commentée par les guides du patrimoine et jalonnée de panneaux historiques sur Les Mouilles, La Frasse, Les Coverays et l’Arveyron. Départ du circuit à 13h30 et 14h de la résidence « Le Fond des Gires », sur réservation
auprès du service culturel. Durée de la visite : 2h30 à 3h, circuit facile.
- Pour célébrer ensemble l’édition 2010 des journées du patrimoine, venez partager le verre de l’amitié au Musée Alpin dimanche à partir de 17h30.

Lieu de la manifestation : Chamonix-Mont-Blanc. 
Tarifs : Gratuit
Renseignements : Mairie de Chamonix-Mont-Blanc
Tél : 04 50 53 11 13

jeudi 19 août 2010

La fonte des glaces contraint EDF à de grands travaux à Chamonix

En raison du recul du glacier de la mer de Glace, qui perd 30 mètres par an depuis 2003, EDF doit déplacer le captage des eaux de fonte qui alimente une de ses centrales hydroélectriques. Un chantier très atypique, sur un site classé, qui nécessite des moyens exceptionnels et qui devrait être achevé en septembre 2011.

GABRIELLE SERRAZ, Les Echos
DE NOTRE CORRESPONDANTE À GRENOBLE.

Depuis près de quarante ans, la fonte naturelle de la mer de Glace, le plus grand glacier français, est utilisée pour produire de l'électricité. La centrale des Bois, sur la commune de Chamonix, permet de fournir du courant à 50.000 habitants, l'équivalent de la consommation de la ville d'Annecy. Mais, depuis 2003, le glacier a reculé de 30 mètres par an et l'épaisseur de glace a diminué de 8 à 10 mètres. Cette situation menace le captage. Situés à 1.490 mètres d'altitude, les équipements, qui étaient sous 200 mètres de glace lors de leur mise en service en 1973, se retrouvent à l'air libre et la centrale installée dans la vallée risque d'être bientôt privée de ses eaux de fonte.C'est une conséquence concrète du changement climatique. A Chamonix, le recul du glacier de la mer de Glace, qui s'est accéléré ces dernières années, contraint EDF à mener actuellement de grands travaux pour pouvoir continuer à alimenter sa centrale hydroélectrique située en aval.
Une perte à laquelle les hommes d'EDF ne se résolvent pas. Avec sa galerie souterraine de 1.700 mètres de long pour acheminer l'eau dans ses turbines, ses 320 marches et son téléphérique, l'installation a en effet représenté un investissement de 20 millions d'euros. Et malgré un surcoût de 20 %, en raison du caractère abrasif de l'eau glaciaire, sa disparition supprimerait une production de 113 millions de kilowattheures.

2,5 kilomètres de tunnels

Pour sécuriser durant quelques années encore l'alimentation en eau glaciaire, la décision a été prise de remonter le captage 1.000 mètres plus haut, sous 100 mètres de glace. EDF, maître d'ouvrage, a confié le travail à Spie Batignolles TPCI et Sotrabas, pour un montant de 15 millions d'euros.
Sur place, le chantier est assez exceptionnel. Il est alimenté par téléphérique et par hélicoptère. Cinq équipes, assistées par cinq guides de haute montagne, travaillent en rotation, soit une cinquantaine de personnes au total. Le creusement des 2,5 kilomètres de tunnels est réalisé au moyen d'explosifs et d'un enchaînement de perçages au robofore à 1 ou 2 bras. Pour stocker le matériel ou installer un réfectoire, de petites niches ont été creusées dans les galeries.
Et pour permettre le creusement de galeries, il faut faire fondre le glacier ! Pour cela, Spie Batignolles emploie une technique particulière, celle de la projection d'eau chaude. Au moyen de lances à incendie, 500 litres d'eau chaude à 37° C sont projetées sur le glacier chaque minute, grâce à l'installation de deux grosses chaudières installées sur une plate-forme extérieure, à l'entrée du chantier. La mise en service de la nouvelle installation est prévue en septembre 2011, un captage provisoire assurant l'alimentation en eau de l'usine en attendant.
Les touristes qui visitent la mer de Glace ignorent tout de ces travaux sous leurs pieds. Dans ce site classé, un des défis du chantier était de préserver l'environnement et le paysage. Pourtant, le recul du glacier affecte aussi l'activité de ce site où, chaque année, 300.000 personnes visitent la célèbre grotte de la mer de Glace. Pour la sécuriser, des travaux de plus en plus onéreux doivent être effectués chaque année et son existence même est menacée.

mardi 3 août 2010

Des glaciologues pédagogues à Chamonix




Pour expliquer au grand public le changement climatique et le recul de la Mer de glace, plus grand glacier français, la Compagnie du Mont-Blanc qui gère le site du Montenvers, a missionné trois glaciologues qui s’y relaient quotidiennement. De la vulgarisation scientifique très instructive et à l’encontre du catastrophisme ambiant.
Luc Moreau, Sylvain Coutterand (photo) et Ludovic Ravanel scrutent depuis longtemps les glaciers, ceux du Mont-Blanc en particulier. Très pédagogues, ces trois scientifiques interviennent en relais depuis la terrasse principale du site du Montenvers pour évoquer la Mer de glace, dont la perte de volume au niveau de sa langue terminale, et son noircissement, inquiètent légitimement le quidam.


Et pourtant, selon ces trois spécialistes rien d’inquiétant. S’ils ne nient pas le réchauffement de la terre et constatent l’accélération de la fonte des glaciers ces vingt-cinq dernières années, ils rappellent que ce phénomène n’est pas nouveau. Et surtout que personne ne sait s’il va durer. Dans leurs propos nuancés, ils soulignent le fait que plus on remonte vers l’amont du glacier de la Mer de glace, moins les pertes de volume sont importantes, voire inexistantes au-dessus de 4000 mètres. Concernant le noircissement du glacier, très visible depuis les Terrasses du Montenvers, s’il est peu esthétique, il témoigne de l’écoulement des matériaux provoqués par la décrue glaciaire et qui se retrouvent ainsi à ciel ouvert au fil des années. Mais qu’on ne s’y trompe pas ! Sous cette couche de pierres sombres, il reste encore 120 mètres de glace. Pour ces trois glaciologues, le Mer de glace, comme nombre de grands glaciers de la planète ne vont pas disparaître demain, qu’on se rassure !




Quant aux causes du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers, les trois glaciologues affichent là encore une position modérée. "L’homme a indéniablement sa part de responsabilité dans le réchauffement climatique, mais il faut aussi prendre en compte les paramètres naturels, et notamment l’activité solaire", tempère Sylvain Coutterand, qui ne cautionne ni les théories catastrophiques du Giec, ni celles des sceptiques, emmenés par Claude Allègre. Des propos rassurants qui ne dispensent cependant pas chacun d’entre nous d’être plus respecteux avec l’environnement, dans son quotidien. 
Sophie Chanaron
Dans le secret de la Mer de glace. Lectures quotidiennes du paysage par un glaciologue au Montenvers. 10h12h30 et 13h30-16h30



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